mardi 29 mars 2016

Un décès pas si banal que ça...

Tout commence à la lecture de l'acte de décès de Pierre GENDRAUD à Saint Sulpice de Faleyrens (33) :



Saint Sulpice de Faleyrens (33)
Registre BMS 1740 / 1759 E DEPOT 3638 ; GG 5 page 140
 
L’an mil sept cent cinquante quatre et le trois septembre dans la maison de la veuve CAMUS au lieu du Bourg est décédé âgé d’environ trente six ans après avoir reçu les sacrements nécessaires à salut Pierre GENDRAUD époux d’Elisabeth CUNAL et cavalier de la maréchaussée de Guyenne à la résidence de Coutras, des blessures qu’il avait reçu dans les prairies de la Pique le premier de ce mois par des inconnus, et a été enseveli le lendemain dans le cimetière de cette église par ordre de monsieur de LAMOTHE lieutenant de la maréchaussée de Guyenne en présence des soussignés tous sous brigadiers ou cavaliers de ladite maréchaussée qui ont signés avec moy.

Mais que s'est-il donc passé à La Pique ce jour-là ?



La Réponse se trouve dans les Archives de la Gironde - Répertoire numérique détaillé de la sous-série 11B maréchaussée de Guyenne et contrôle des officiers de la maréchaussée (XVIIIè siècle) :

1754-1755. Contre les habitants de Saint-Sulpice-de-Faleyrens accusés du meurtre de Pierre GENDREAU, cavalier de la brigade de maréchaussée de Coutras, lors d'une émeute où furent mêlés de 4 à 500 personnes le 1er septembre 1754. A l'origine de la rixe, le fait que la brigade a forcé quelques habitants à assister aux vêpres alors qu'ils participaient aux jeux de la fête du village.
Un arrêt du Conseil du 25 octobre 1755 a commis l'intendant TOURNY au jugement de cette affaire.

Je n'ai pas le mot de la fin de cette histoire, mais un homme a laissé sa vie car d'autres préféraient les jeux à la messe...

vendredi 18 mars 2016

20 mars 1814

Deux armées se font face : les Autrichiens devant les Français. Napoléon veut contrer l’armée de Bohème dans son avancée vers Paris. La bataille fait rage : l’horizon rougeoie dans l’incendie de Torcy, la Garde résiste valeureusement devant les coalisés.
Nous sommes dans la plaine le long de l’Aube, à Arcis-sur-Aube…

Pour François DAVIAUD, sergent-major, 24 ans ; le combat s’arrête car il est blessé d’un coup de feu à l’épaule gauche.
Après cinq ans passés à guerroyer courageusement, de l’Allemagne à l’Espagne, puis au Portugal, repassant en Espagne pour traverser les Pyrénées afin de revenir en France, aujourd’hui, il est fatigué…





Adossé à un talus, dans cet air enfumé par la poudre, ses pensées se portent vers sa famille et son village qui lui manquent terriblement à cet instant. Il est si loin de son père resté au pays avec son frère Pierre et ses sœurs, les deux petites Marie, si loin de son village natal de Sainte-Radegonde, en Charente…


Son pays honorera sa bravoure en lui décernant le titre de Chevalier de la Légion d’Honneur le 4 avril 1814.
 
 

Bientôt, ce sera son retour et il se retrouvera dans la Légion de la Charente en décembre 1815. Est-ce à l’occasion d’une de ses missions qu’il rencontrera la jeune veuve Marie Henriette GUIMARD ? Toujours est-il que le couple convole en justes noces en 1820 et accueille deux ans plus tard leur fils unique Michel Pierre.
 
 
Après le décès de son épouse en 1827, François élèvera seul son fils jusqu’à son propre décès en 1834, âgé seulement de 43 ans.