Libourne n'est qu'à une
trentaine de kilomètres de Bordeaux, autant dire la grande banlieue
et il arrive quelque fois que mes balades généalogiques amènent
mes pas dans la
« capitale » girondine.
Ainsi, hier samedi, sous
un ciel mi figue-mi raisin, mi soleil- mi pluie, je
me retrouve dans le cadre
d'une entraide à me promener dans le quartier Saint-Pierre, surnommé
le berceau de Bordeaux.
« Le
quartier
Saint-Pierre regroupe
un nombre important de restaurants,
de bars,
de commerces,
et de lieux à visiter, ce qui en fait un quartier très vivant.
« Il
fait partie des quartiers
historiques du
Vieux Bordeaux.
Il se compose de multiples petites places, telles que la place
du Parlement, la
place Camille
Jullian, la
place du Palais
ou encore la place
de la Bourse,
qui sont reliées entre elles par de petites rues pavées, telles que
la rue du
Parlement, la
rue de la Devise
ou encore la rue
du Pas-Saint-Georges.
« Autrefois
port gallo-romain, ce quartier tient son nom du saint patron des
marins-pêcheurs. L’entrée du port se trouvait auparavant sur la
place
Saint-Pierre
avant que ce dernier soit remblayé ». (site sitigeo.com)
Et - ne me demandez pas
comment, je n'ai pas encore compris moi-même !-
je me suis trouvée
transportée dans l'ancien temps de ce quartier si pittoresque...
Tout était modifié, je
voyais des calèches, des coches, les robes longues des dames, des
chapeaux hauts de formes chez les messieurs , je me sentais
perdue...La gravure taillée dans la pierre des immeubles indiquait
« impasse des Argentiers », ruelle étroite bordée de
maisons à étages.
Pourquoi suis-je à cet
endroit ? Qui est cet homme qui avance vers moi et que je crois
reconnaître ? Environ trente-quarante ans, un visage ovale, des
yeux bruns, le front bien découvert sous des cheveux bruns, visage
buriné, au teint bruni par les expositions au soleil dû à son
travail de tailleur de pierre : vais-je oser ou pas ? Je
l'aborde timidement pour demander mon chemin.
« Monsieur,
pardonnez-moi mon impudence à vous accoster ainsi en pleine rue,
cela ne se fait pas, je le sais bien, mais je crois que je suis
perdue.. »
Il me regarde avec
bienveillance et me questionne à son tour :
« Que
cherchez-vous ? D'où venez-vous ? «
(Il est vrai que ma tenue
détonnait dans cet entourage!)
« Ma famille est
originaire de Sainte-Terre au bord de la Dordogne et je voudrais bien
rentrer chez moi. Pouvez-vous m'indiquer où se trouve la gare? »
Là, je vois son visage
s'illuminer :
« Sainte-Terre ? !
Mais c'est mon village natal ! Je suis venu à Bordeaux pour
trouver plus aisément le travail qui commençait à manquer au pays.
Je me présente :
je m'appelle Benoit
MERCIER ; je suis maçon de mon état. »
Je
défaille, mon cœur bat à tout rompre : j'ai devant moi le
dernier fils que je cherchais pour mon couple d'ancêtres Jean
MERCIER et Jeanne BIÈS (mes sosa 32-33).
Je
ne connaissais de lui que sa date de naissance le 10.12.1849 à
Sainte Terre (33) et je ne savais pas ce qu'il était devenu... !
C'est
ainsi en relisant sa fiche d'inscription au recrutement militaire du
contingent de 1869 Libourne que j'ai lu -enfin!- qu'il avait été
réformé par la commission spéciale de Bordeaux.
Tout
s'explique enfin : cette improbable rencontre 29 ans après le
début de mes recherches et grâce à ce projet #RDVAncestral.
Maintenant,
je peux essayer de trouver d'autres renseignements sur ce que put
être sa vie sur Bordeaux où je n'aurais vraiment jamais cherché à
le trouver !
A
suivre... ?