samedi 17 septembre 2016

Oh temps suspends ton vol...

 
Le lundi 24 mars 1986, il y a 11135 jours, Clyde BARROW (Bonnie and Clyde) aurait eu 77 ans, Steve MC QUEEN 56 ans ; depuis 81 ans Jules VERNE s’était éteint…
 
Une forte tempête a touché la France avec des vents atteignant 115 km/h sur Clermont-Ferrant (63). La foudre serait à l’origine du drame de l’usine d’aluminium d’Issoire faisant 4 morts et 25 blessés.
Dans le golfe de Syrte, il y eut des affrontements armés américano-lybiens.
Aux Etats-Unis, le film Out of Africa de Sydney Pollack remporte six oscars…
4 ans plus tard, Alice Sapritch nous quittera et 13 ans plus tard, l’incendie du tunnel du Mont Blanc fera 39 morts…
 
Ce jour-là , à Clermont-Ferrant, -la faute aux rafales de vents ?- Oh temps suspends ton vol- une moto percute violemment l’arrière d’un véhicule arrêté au feu tricolore…­ – Arrêt sur image - Le temps s’arrête et ta vie s’est arrêtée à ce moment … tu avais 26 ans.
 
Au téléphone, tu me disais que le climat était froid en Auvergne, que tu pensais venir me voir bientôt à Paris…tu n’a même pas su que j’allais te faire tonton…Je ne le savais pas moi-même…Tu était mon frère le plus proche : nous n’avions que trois ans d’écart et mes souvenirs d’enfance se passent à tes côtés devant tes constructions de Meccano, nos parties de Monopoly et les courses à vélo (avec un bout de carton dans les rayons pour faire plus de bruit)…
 
 Regardes, tu n’as pas vieilli, tu seras toujours jeune pour moi.
 
Comme le dit si bien Francis Cabrel, je t’aime et je t’aimerai.
 

mercredi 10 août 2016

Il était une fois...

Euh...Je commence mal. Je ne vais pas vous conter une histoire pour enfant...quoique je souhaite la raconter à mes descendants.

Non.

Je voudrais vous emmener dans un voyage commencé depuis 26 ans au cœur de mes recherches sur mes ancêtres.

Raconter pourquoi, comment et où. Partager avec vous les trouvailles, les joies, les émotions, les questions, les doutes, les énigmes, les blocages.

Si vous me lisez, vous devez déjà être contaminé par le virus de la généalogie. Mais, attention, à me suivre, vous risquez l'overdose.
Vous souriez...Bien, nous verrons. Je vous aurais averti(e-s) !

Allez, venez, je vous emmène vers de nouveaux horizons...

lundi 27 juin 2016

Zen (Zazie)



En toutes circonstances de la vie, suivons le conseil de la douce Zazie.
Restons zen jusqu'au prochain #ChallengeAZ...


Un canard dans le café.
J'ai du mal à digérer, parfois,
Tous les papiers mâchés
Qui se prennent à mon filet
De voix. Pauvre pêcheur,
Fallait lire entre mes lignes,
Pas mordre à mes sautes d'humeur
Même si je n'en suis pas digne.

Fallait rester Zen. Soyons Zen,
Du sang froid dans les veines, soyons Zen
Plus de choc à la chaîne.
Zen, restons Zen,
Du calme à la vie comme à la scène,
Sans amour et sans haine.
 
J'suis pas dans l'vent des guignols,
De ces joueurs en fond de court,
De ceux qui, pour un p'tit bout d'atoll,
Sont prêts à larguer les amours,
Tous ces maîtres-chanteurs
Qui manquent de coffre et de hauteur.
C'est facile de compter les erreurs

Quand on ne joue pas la scène.

L'erreur est humaine. Soyons Zen.
Du sang froid dans les veines. Soyons Zen
Plus de choc à la chaîne.
Zen, restons Zen.
Du calme à la vie comme à la scène,
Sans amour et sans haine.
Zen, Zen,
Zen, Zen.

Yé yé les tambours (P.Bachelet)



Ca va faire du bruit : voilà Pierre ...


Yéyé les tambours, pourquoi vous cognez comme des sourds
Yéyé les tambours, pourquoi ce tonnerre au secours
Pourquoi ce ramdam, moteurs et jerrican
Odeur de pétrole, discours et banderoles

 
Yéyé les tambours pourquoi vous jouez comme des sourds
Yéyé les tambours pourquoi votre pas est si lourd


J'ai un trou dans la tête, cailloux dans l'assiette
Le cœur comme un marteau piqueur, un trou de mémoire dans mon café noir
Je ne sais plus rien, je ne sais plus bien ce que je deviens
Arrêtez les flonflons, les cuivres et les canons

On ne s'entend plus rêver, la tête sous l'oreiller

Yéyé les tambours, pourquoi vous cognez comme des sourds
Yéyé les tambours, pourquoi ce tonnerre au secours
Poussez pas devant, on va se casser les dents
Attention derrière, les grilles et les barrières

J'ai comme un bulldozer, un casseur de pierres
J'ai des idées toutes cabossées, la folie me guette, graviers dans la tête
Je n'entends plus rien, je ne sais plus bien ce que je deviens
Arrêter les crécelles, fanfares et décibels, on ne s'entend plus danser
Les pieds dans nos souliers

 
Yéyé les tambours, pourquoi vous cognez comme des sourds
Yéyé les tambours, pourquoi ce tonnerre au secours
Dans toute la planète on peut plus faire la fête
Pavés et tam tam, casseurs et hooligans

X Ray (M.Sardou)



Quand il est lancé, on ne l'arrête plus, le Michel...!


X-Ray tango Québec
Appelle Indiana Juliette.
Son indicatif, c'est Jumbo
Et son QB, Trocadéro.
Il sanglote sur Canal 27.
Qu'est-ce que fout Indiana Juliette ?


Alpha Uniforme Yankee,
Préviens Zoulou Victor Whisky
Qu'un fox intitulé Québec
Déconne a unité un sept.
Sa femme lui a joué un sale coup.
Québec, ta Juliette, on s'en fout.
 
Cette nuit, tous les avions du ciel
Attendront que Juliette appelle.
Alpha Uniforme à  Orly :
Allez m'sortir Juliette du lit.
Négatif, elle n'est pas chez elle.


Vérifiez. J'attends votre appel.
Pendant que vous y êtes, dites à  la mienne
Qu'il me reste une heure de kérosène.


Ici Charlie delta hôtel.
Dans mon taxi ça d'vient le bordel.
J'ai 400 Ricains sur les bras
Et plus de bonbons et pas de coca.
lls vont me lyncher mes hôtesses.
Putain, trouvez-lui sa gonzesse.
Toutes les unités aériennes
Attendront que Juliette revienne.


X-Ray tango Québec,
Et si tu oubliais Juliette ?
Le plafond baisse et y a du vent.
Message terminé, on t'attend.
Allumez tous les taxiways
Cette nuit Juliette a mis l'paquet.

W 454 (M.Sardou)



Eh ! Michel ! tu nous en chante une petite en passant ?


Je m'appelle W 454.
J'habite au 4000 de la rue 44.
Mon pays, il est Ià  : c'est le F. 48,
Situé sur la planète A.G. 1908.
Le soir du 34 14 8037,
Je me marie avec L.N. 317.
Nous partons en voyage pour S.K. 49
Dans un X 2002 presqu'à  l'état 9.

Vous pouvez nous écrire à  M.H. 400
2 500 000 avenue 1 800.
Je m'appelle W comme n'importe qui
Mon père s'appelait Z, mais c'était un génie
.

Un de mes grands aïeux lui s'appelait Blanchard,
Pierre Amédée Gontran Timoléon Edouard.
ll habitait la France, un tout petit pays
Situé sur une étoile, maintenant refroidie.
Les rues portaient des noms bizarres et malaisés,
Lafayette, Vaugirard ou bien Champs-Elysées.

Pour lui téléphoner on faisait Turbigo,
Louvre, Elysée, Balzac ou bien Trocadéro.
Les uns étaient du Nord les autres de l'Hérault.
Les gens de ce temps-là  étaient des rigolos.
C'était presqu'en 2000.
C'était l'année 0.

Je m'appelle W 454.
J'habite au 4000 de la rue 44…

Vin (Le)



Ah, ça, c'est un sujet pour le Georges...


Avant de chanter
Ma vie, de fair' des Harangues
Dans ma gueul' de bois

J'ai tourné sept fois Ma langue
J'suis issu de gens

Qui étaient pas du genre sobre
On conte que j'eus

La tétée au jus D'octobre...

Mes parents on dû
M'trouver au pied d'une souche
Et non dans un chou

Comm' ces gens plus ou Moins louches
En guise de sang

( O noblesse sans Pareille! )
Il coule en mon cœur

La chaude liqueur D'la treille...

Quand on est un sage, et qu'on a du savoir-boire
On se garde à vue
En cas de soif, une poire
Une poire ou deux Mais en forme
de Bonbonne
Au ventre replet Rempli du bon lait
D'l'automne...
Jadis, aux Enfers
Cert's, il a souffert Tantale
Quand l'eau refusa
D'arroser ses amygdales
Etre assoiffé d'eau


C'est triste, mais faut
Bien dire
Que, l'être de vin
C'est encore vingt
Fois pire...

Hélas ! il ne pleut
Jamais du gros bleu
Qui tache
Qu'ell's donnent du vin
J'irai traire enfin
Les vaches
Que vienne le temps
Du vin coulant dans
La Seine !
Les gens, par milliers
Courront y noyer
Leur peine...



Un enfant (M. Sardou)

Tiens, aujourd'hui c'est Michel qui nous pousse la chansonnette....


Un enfant,
Un enfant de toi,
Sans être marié,
Un petit bébé,
Dis si j'en faisais un,
Ça étonnerait bien les copains.
Moi l'idiot,
Le dernier des hommes,
L'éternel absent,
Le moins que personne,
J'aurai sur mon cœur
Quelqu'un de moins fort
Que j'endormirai
Avec mes chansons.

Comme un Dieu
Oublié du ciel,
Je l'admirerai,
Moi son plus petit,
Comme un homme
Devant un géant,

Moi pour cet enfant
Je me grandirai.
Un enfant,
Un enfant de moi,
Qui ressemblera
Un peu à  mon père,
A mes bons côtés,
A en faire pleurer les copains.

Comme un fou,
Je l'emporterai,
Je l'élèverai
Tout seul comme un lion
Et je lui expliquerai
La tâche originelle
Et nous en rirons
Dans le même lit.

jeudi 23 juin 2016

Testament (Le)




Tu le savais, toi, que le Georges a déjà écrit le sien ???


Je serai triste comme un saule
Quand le Dieu qui partout me suit
Me dira, la main sur l'épaule:
"Va-t'en voir là-haut si j'y suis."
Alors, du ciel et de la terre
Il me faudra faire mon deuil...
Est-il encor debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil?
Est-il encor debout le chêne
Ou le sapin de mon cercueil?

S'il faut aller au cimetière,
J'prendrai le chemin le plus long,
J'ferai la tombe buissonnière,
J'quitterai la vie à reculons...
Tant pis si les croqu'-morts me grondent,
Tant pis s'ils me croient fou à lier,
Je veux partir pour l'autre monde
Par le chemin des écoliers.
Je veux partir pour l'autre monde
Par le chemin des écoliers.

Avant d'aller conter fleurette
Aux belles âmes des damné's,
Je rêv' d'encore une amourette,
Je rêv' d'encor' m'enjuponner...
Encore un' fois dire "Je t'aime"...
Encore un' fois perdre le nord
En effeuillant le chrysanthème
Qui'est la marguerite des morts.
En effeuillant le chrysanthème
Qui'est la marguerite des morts.

Dieu veuill' que ma veuve s'alarme
En enterrant son compagnon,
Et qu'pour lui fair' verser des larmes
Il n'y ait pas besoin d'oignon...
Qu'elle prenne en secondes noces
Un époux de mon acabit:
Il pourra profiter d'mes bottes,
Et d'mes pantoufle' et d'mes habits.
Il pourra profiter d'mes bottes,
Et d'mes pantoufle' et d'mes habits.

Qu'il boiv' mon vin, qu'il aim' ma femme,
Qu'il fum' ma pipe et mon tabac,
Mais que jamais - mort de mon âme! -
Jamais il ne fouette mes chats...
Quoique je n'ai' pas un atome,
Une ombre de méchanceté,
S'il fouett' mes chats, y'a un fantôme
Qui viendra le persécuter.
S'il fouett' mes chats, y'a un fantôme
Qui viendra le persécuter.

Ici-gît une feuille morte,
Ici finit mon testament...
On a marqué dessus ma porte:
"Fermé pour caus' d'enterrement."
J'ai quitté la vi' sans rancune,
J'aurai plus jamais mal aux dents:
Me v'là dans la fosse commune,
La fosse commune du temps.
Me v'là dans la fosse commune,
La fosse commune du temps.

Sabots d'Hélène (Les)



Une chanson, une chanson ! Allez, pour nous faire plaisir....Georges


Les sabots d'Hélène
Etaient tout crottés,
Les trois capitaines
L'auraient appelé' vilaine,
Et la pauvre Hélène
Etait comme une âme en peine...
Ne cherche plus longtemps de fontaine,
Toi qui as besoin d'eau,
Ne cherche plus: aux larmes d'Hélène
Va-t'en remplir ton seau.

Moi j'ai pris la peine
De les déchausser,
Les sabots d'Hélène,
Moi qui ne suis pas capitaine,
Et j'ai vu ma peine
Bien récompensée...
Dans les sabots de la pauvre Hélène,
Dans ses sabots crottés,
Moi j'ai trouvé les pieds d'une reine
Et je les ai gardés.

Son jupon de laine
Etait tout mité,
Les trois capitaines
L'auraient appelé' vilaine,
Et la pauvre Hélène
Etait comme une âme en peine...
Ne cherche plus longtemps de fontaine,
Toi qui as besoin d'eau,
Ne cherche plus: aux larmes d'Hélène,
Va-t'en remplir ton seau.

Moi j'ai pris la peine
De le retrousser,
Le jupon d'Hélène,
Moi qui ne suis pas capitaine,
Et j'ai vu ma peine
Bien récompensée...
Sous le jupon de la pauvre Hélène,
Sous son jupon mité,
Moi j'ai trouvé des jambes de reine
Et je les ai gardées.

Et le coeur d'Hélène
N'savait pas chanter,
Les trois capitaines
L'auraient appelé' vilaine,
Et la pauvre Hélène
Etait comme un âme en peine...
Ne cherche plus longtemps de fontaine,
Toi qui as besoin d'eau,
Ne cherche plus: aux larmes d'Hélène,
Va-t'en remplir ton seau.

Moi j'ai pris la peine
De m'y arrêter,
Dans le coeur d'Hélène
Moi qui ne suis pas capitaine,
Et j'ai vu ma peine
Bien récompensée...
Et, dans le coeur de la pauvre Hélène,
Qui avait jamais chanté,
Moi j'ai trouvé l'amour d'une reine
Et moi je l'ai gardé.

 

Religieuse (La)



Oh là, il y a matière à causer, n'est-ce pas Georges ?


Tous les coeurs se rallient à sa blanche cornette,
Si le chrétien succombe à son charme insidieux,
Le païen le plus sûr, l'athé’ le plus honnête
Se laisseraient aller parfois à croire en Dieu.
Et les enfants de choeur font tinter leur sonnette...
Il paraît que, dessous sa cornette fatale
Qu'elle arbore à la messe avec tant de rigueur,
Cette petite soeur cache, c'est un scandale !
Une queu’ de cheval et des accroche-coeurs.
Et les enfants de choeur s'agitent dans les stalles...
Il paraît que, dessous son gros habit de bure,
Elle porte coquettement des bas de soi’,
Festons, frivolités, fanfreluches, guipures,
Enfin tout ce qu'il faut pour que le diable y soit.
Et les enfants de choeur ont des pensées impures...
Il paraît que le soir, en voici bien d'une autre !

A l'heure où ses consoeurs sont sagement couché’s
Ou débitent pieusement des patenôtres,
Elle se déshabille devant sa psyché.
Et les enfants de choeur ont la fièvre, les pauvres...
Il paraît qu'à loisir elle se mire nue,
De face, de profil, et même, hélas ! de dos,
Après avoir, sans gêne, accroché sa tenue
Aux branches de la croix comme au portemanteau.
Chez les enfants de choeur le malin s'insinue...

Il parait que, levant au ciel un oeil complice,
Ell' dit: "Bravo, Seigneur, c'est du joli travail !"
Puis qu'elle ajoute avec encor plus de malice :
"La cambrure des reins, ça, c'est une trouvaille !"
Et les enfants de choeur souffrent un vrai supplice...
Il parait qu'à minuit, bonne mère, c'est pire :
On entend se mêler, dans d'étranges accords,
La voix énamouré’ des anges qui soupirent
Et celle de la soeur criant "Encor ! Encor !"
Et les enfants de choeur, les malheureux, transpirent...
Et monsieur le curé, que ces bruits turlupinent,
Se dit avec raison que le brave Jésus
Avec sa tête, hélas ! déjà chargé’ d'épines,
N'a certes pas besoin d'autre chose dessus.
Et les enfants de choeur, branlant du chef, opinent...
Tout ça, c'est des faux bruits, des ragots, des sornettes,
De basses calomni’s par Satan répandu’s.
Pas plus d'accroche-coeurs sous la blanche cornette
Que de queu’ de cheval, mais un crâne tondu.
Et les enfants de choeur en font, une binette...
Pas de troubles penchants dans ce coeur rigoriste,
Sous cet austère habit pas de rubans suspects.
On ne verra jamais la corne au front du Christ,
Le veinard sur sa croix peut s'endormir en paix,
Et les enfants de choeur se masturber, tout tristes...

Quatre bacheliers (Les)

Je parie que tu as une chanson sur ce sujet, Georges...



Nous étions quatre bacheliers
Sans vergogne,
La vraie crème des écoliers,
Des ecoliers.
Pour offrir aux filles des fleurs,
Sans vergogne,
Nous nous fîmes un peu voleurs,
Un peu voleurs.
Les sycophantes du pays,
Sans vergogne,
Aux gendarmes nous ont trahis,
Nous ont trahis.

Et l'on vit quatre bacheliers
Sans vergogne,
Qu'on emmène, les mains liées,
Les mains liées.
On fit venir à la prison,
Sans vergogne,
Les parents des mauvais garçons,
Mauvais garçons.
Les trois premiers pères, les trois,
Sans vergogne,
En perdirent tout leur sang-froid,
Tout leur sang-froid.

Comme un seul ils ont déclaré,
Sans vergogne,
Qu'on les avait déshonorée,
Déshonorés.
Comme un seul ont dit " C'est fini,
Sans vergogne,
Fils indigne, je te renie,
Je te renie. "
Le quatrième des parents,
Sans vergogne,
C'était le plus gros, le plus grand,
Le plus grand.


Quand il vint chercher son voleur
Sans vergogne,
On s'attendait à un malheur,
A un malheur.
Mais il n'a pas déclaré, non,
Sans vergogne,
Que l'on avait sali son nom,
Sali son nom.
Dans le silence on l'entendit,
Sans vergogne,
Qui lui disait : " Bonjour, petit,
Bonjour petit. "


On le vit, on le croirait pas,
Sans vergogne,
Lui tendre sa blague à tabac,
Blague à tabac.
Je ne sais pas s'il eut raison,
Sans vergogne,
D'agir d'une telle façon,
Telle façon.
Mais je sais qu'un enfant perdu,
Sans vergogne,
A de la corde de pendu,
De pendu,


A de la chance quand il a,
Sans vergogne,
Un père de ce tonneau-là,
Ce tonneau-là.
Et si les chrétiens du pays,
Sans vergogne,
Jugent que cet homme a failli,
Homme a failli.
Ça laisse à penser que, pour eux,
Sans vergogne,
L'Evangile, c'est de l'hébreu,
C'est de l'hébreu.

Prière (La)

La religion et les curés...Georges, qu'en penses-tu ?


Par le petit garçon qui meurt près de sa mère
Tandis que des enfants s'amusent au parterre ;
Et par l'oiseau blessé qui ne sait pas comment
Son aile tout à coup s'ensanglante et descend
Par la faim et la soif et le délire ardent :
Je vous salue, Marie.

Par les gosses battus par l'ivrogne qui rentre,
Par l'âne qui reçoit des coups de pied au ventre
Et par l'humiliation de l'innocent châtié,
Par la vierge vendue qu'on a déshabillée,
Par le fils dont la mère a été insultée :
Je vous salue, Marie.

Par la vieille qui, trébuchant sous trop de poids,
S'écrie : "Mon Dieu !" Par le malheureux dont les bras
Ne purent s'appuyer sur une amour humaine
Comme la Croix du Fils sur Simon de Cyrène ;
Par le cheval tombé sous le chariot qu'il traîne :
Je vous salue, Marie.

Par les quatre horizons qui crucifient le Monde,
Par tous ceux dont la chair se déchire ou succombe,
Par ceux qui sont sans pieds, par ceux qui sont sans mains,
Par le malade que l'on opère et qui geint
Et par le juste mis au rang des assassins :
Je vous salue, Marie.

Par la mère apprenant que son fils est guéri,
Par l'oiseau rappelant l'oiseau tombé du nid,
Par l'herbe qui a soif et recueille l'ondée,
Par le baiser perdu par l'amour redonné,
Et par le mendiant retrouvant sa monnaie :
Je vous salue, Marie.

Par l'âne et par le boeuf, par l'ombre de la paille,
Par la pauvresse à qui l'on dit qu'elle s'en aille,
Par les nativités qui n'auront sur leurs tombes
Que les bouquets de givre aux ailes de colombe,
Par la vertu qui lutte et celle qui succombe :
Je vous salue, Marie

Ombre des maris (A l')

La toute puissance masculine...Pfut ! parlons-en ! Dis-donc Georges, quel est ton avis ?


Les dragons de vertu n'en prennent pas ombrage,
Si j'avais eu l'honneur de commander à bord,
A bord du Titanic quand il a fait naufrage,
J'aurais crié : "Les femm's adultères d'abord !"
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...
Car, pour combler les voeux, calmer la fièvre ardente
Du pauvre solitaire et qui n'est pas de bois,
Nulle n'est comparable à l'épouse inconstante.
Femmes de chefs de gar’, c'est vous la fleur d'époi
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Quant à vous, messeigneurs, aimez à votre guise,
En ce qui me concerne, ayant un jour compris
Qu'une femme adultère est plus qu'une autre exquise,
Je cherche mon bonheur à l'ombre des maris.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...
A l'ombre des maris mais, cela va sans dire,
Pas n'importe lesquels, je les tri’, les choisis.
Si madame Dupont, d'aventure, m'attire,
Il faut que, par surcroît, Dupont me plaise aussi !
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...
Il convient que le bougre ait une bonne poire
Sinon, me ravisant, je détale à grands pas,
Car je suis difficile et me refuse à boire
Dans le verr' d'un monsieur qui ne me revient pas.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...


Ils sont loin mes débuts où, manquant de pratique,
Sur des femmes de flics je mis mon dévolu.
Je n'étais pas encore ouvert à l'esthétique.
Cette faute de goût je ne la commets plus.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...
Oui, je suis tatillon, pointilleux, mais j'estime
Que le mari doit être un gentleman complet,
Car on finit tous deux par devenir intimes
A force, à force de se passer le relais.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...
Mais si l'on tombe, hélas ! sur des maris infâmes,
Certains sont si courtois, si bons, si chaleureux,
Que, même après avoir cessé d'aimer leur femme,
On fait encor semblant uniquement pour eux.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...


C'est mon cas ces temps-ci, je suis triste, malade,
Quand je dois faire honneur à certaine pécore.
Mais, son mari et moi, c'est Oreste et Pylade,

Et, pour garder l'ami, je la cajole encore.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...
Non contente de me déplaire, elle me trompe,
Et les jours où, furieux, voulant tout mettre à bas,
Je cri’ : "La coupe est pleine, il est temps que je rompe !"
Le mari me suppli’ : "Non, ne me quittez pas !"
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...
Et je reste, et, tous deux, ensemble, on se flagorne.
Moi, je lui dis : "C'est vous mon cocu préféré."
Il me réplique alors : "Entre toutes mes cornes,
Celles que je vous dois, mon cher, me sont sacré’s."
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère,
Je suis derrière...

Et je reste et, parfois, lorsque cette pimbêche
S'attarde en compagni’ de son nouvel amant,
Que la nurse est sorti’, le mari à la pêche,
C'est moi, pauvre de moi ! qui garde les enfants.
Ne jetez pas la pierre à la femme adultère.







 

jeudi 16 juin 2016

Non demande en mariage (La)



A croire que le sujet a touché : lire ce qu'en dit Sophie ou le constat d'Agnès...

Et toi, qu'en penses-tu, Georges ?


Ma mi’, de grâce, ne mettons
Pas sous la gorge à Cupidon
Sa propre flèche,
Tant d’amoureux l’ont essayé
Qui, de leur bonheur, ont payé
Ce sacrilège…
J’ai l’honneur de
Ne pas te demander
ta main,
Ne gravons pas
Nos noms au bas
D’un parchemin.
Laissons le champ libre à l’oiseau,
Nous serons tous les deux prisonniers
sur parole,
Au diable les maîtresses queux

Qui attachent les coeurs aux queu’s
Des casseroles !
On leur ôte bien des attraits,
En dévoilant trop les secrets
De Mélusine.
L’encre des billets doux pâlit
Vite entre les feuillets des livres
de cuisine.
Vénus se fait vieille souvent,
Elle perd son latin devant
La lèche-frite…




A aucun prix, moi, je ne veux
Effeuiller dans le pot-au-feu
La marguerite.
De servante n’ai pas besoin
Et du ménage et de ses soins
Je te dispense…
Qu’en éternelle fiancée,
A la dame de mes pensée’
Toujours je pense…

Il peut sembler de tout repos
De mettre à l’ombre, au fond d’un pot
De confiture,
La joli’ pomme défendu’,
Mais elle est cuite, elle a perdu
Son goût “nature”.



mardi 14 juin 2016

Marche nuptiale (La)



Tu nous réserve une drôle de surprise aujourd'hui, Georges !


Mariage d'amour, mariage d'argent,
J'ai vu se marier toutes sortes de gens :
Des gens de basse source et des grands de la terre,
Des prétendus coiffeurs, des soi-disant notaires...
Quand même je vivrais jusqu'à la fin des temps,
Je garderais toujours le souvenir content
Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère
S'allèrent marier devant Monsieur le Maire.
C'est dans un char à boeufs, s'il faut parler bien franc,
Poussé par les amis,tiré par les parents,
Que les vieux amoureux firent leurs épousailles
Après longtemps d'amour, longtemps de fiançailles.
Cortège nuptial hors de l'ordre courant,
La foule nous couvait d'un oeil protubérant :
Nous étions contemplés par le monde futile
Qui n'avait jamais vu de noce de ce style.

Voici le vent qui souffle emportant, crève-coeur !
Le chapeau de mon père et les enfants de choeur...
Voici la pluie qui tombe en pesant bien ses gouttes,
Comme pour empêcher la noces, coûte que coûte.
Je n'oublierai jamais la mariée en pleurs
Berçant comme un' poupé’ son gros bouquet de fleurs...
Moi, pour la consoler, moi, de toute ma morgue,
Sur mon harmonica jouant les grandes orgues.
Tous les garçons d'honneur, montrant le poing aux nues,
Criaient : "Par Jupiter, la noce continue !"
Par les hommes décrié’, par les dieux contrariés,
La noce continue et Viv' la mariée !

Quand même je vivrais jusqu'à la fin des temps,
Je garderais toujours le souvenir content
Du jour de pauvre noce où mon père et ma mère
S'allèrent marier devant Monsieur le Maire.

Lèche-cocu



Oh là ! Quelle histoire tu nous contes-là, Georges


Comme il chouchoutait les maris,
Qu'il les couvrait de flatteries,
Quand il en pinçait pour leurs femmes,
Qu'il avait des cornes au cul,
On l'appelait lèche-cocu.
Oyez tous son histoire infâme.
Si l' mari faisait du bateau,
Il lui parlait de tirant d'eau,
De voiles, de mâts de misaine,
De yacht, de brick et de steamer.
Lui, qui souffrait du mal de mer
En passant les ponts de la Seine.
Si l'homme était un peu bigot,
Lui, qui sentait fort le fagot,
Criblait le ciel de patenôtres,
Communiait à grand fracas,
Retirant même en certains cas
L' pain bénit d' la bouche d'un autre.
Si l'homme était sergent de ville,
En sautoir - mon Dieu, que c'est vil -
Il portait un flic en peluche,
Lui qui, sans ménager sa voix,
Criait "Mort aux vaches", autrefois,
Même atteint de la coqueluche.
Si l'homme était un militant,
Il prenait sa carte à l'instant
Pour bien se mettre dans sa manche,
 !
Biffant ses propres graffiti
Du vendredi, le samedi
Ceux du samedi, le dimanche.

Et si l'homme était dans l'armée,
Il entonnait pour le charmer
"Sambre-et-Meuse" et tout le folklore,
Lui, le pacifiste bêlant
Qui fabriquait des cerfs-volants
Avec le drapeau tricolore.
Et bien, ce malheureux tocard
Faisait tout ça vainement, car
Etant comme cul et chemise
Avec les maris, il ne put
Jamais parvenir à son but :
Toucher à la fesse promise.
Ravis, ces messieurs talonnaient
Ce bougre qui les flagornait
A la ville, comme à la campagne,


Ne lui laissant pas l'occasion
De se trouver, quell' dérision,
Seul à seul avec leurs compagnes.
Et nous, copains, cousins, voisins,
Profitant (on n'est pas des saints)
De ce que ces deux imbéciles
Se passaient rhubarbe et séné,
On s' partageait leur dulcinée
Qui se laissait faire docile.
Et, tandis que lèche-cocu
Se prosternait cornes au cul
Devant ses éventuelles victimes,
Par surcroît, l'on couchait aussi –
La morale était sauve ainsi –
Avec sa femme légitime.


 

 





 

lundi 13 juin 2016

Kehul

Aujourd'hui, Benabar nous livre une certaine idée du célibat.

Petit papa Raël, quand tu descendras du ciel
N'oublie pas qu'il est célibataire tout petit et tout vert
Il voudrait une barbie, pour lui tenir compagnie
Si possible la Barbie nympho: mini jupe et talons hauts

Si plus d'barbie,"Barbie nympho", y' veut la barbie actrice porno
Avec le Ken transsexuel ce serait le plus beau des Noël,
L'an dernier tu t'es trompé il a pas reçu la bonne poupée
Il a fallu qu'il couche avec un Pokemon en pluche
Papa Raël...

Si y'a plus de Barbie "actrice porno, y' veut la barbie sado maso
Ou la barbie infirmière sans la blouse ça f'ra l'affaire
Entends sa prière c'est un pauvre célibataire tout petit et tout vert
Et sexuellement c'est la misère

Papa raël descends du ciel avec des joujous par milliers
N'oublie pas ses p'tits souliers
Il voudrait une barbie pour lui tenir compagnie
La Barbie nympho mini jupe et talons hauts…


Comment était-il vécu chez nos ancêtres ?: chez les filles, comme nous en parle Véronique ou chez les garçons quand Eric nous parle du Père Jeannette...

Jeanne

Qui n'a pas dans ses ascendants rencontré de Jeanne ? Ce serait bien le diable si elle n'apparaissait qu'une fois !



N'est-ce pas , Georges ?


Chez Jeanne, la Jeanne,
Son auberge est ouverte aux gens sans feu ni lieu,
On pourrait l'appeler l'auberge du Bon Dieu
S'il n'en existait déjà une,
La dernière où l'on peut entrer
Sans frapper, sans montrer patte blanche…
Chez Jeanne, la Jeanne,
On est n'importe qui, on vient n'importe quand,
Et comme par miracle, par enchantement,
On fait parti' de la famille
Dans son coeur, en s'poussant un peu,
Reste encore une petite place…
La Jeanne, la Jeanne,
Elle est pauvre et sa table est souvent mal servie
Mais le peu qu'on y trouve assouvit pour la vie,
Par la façon qu'elle le donne,
Son pain ressemble à du gâteau

Et son eau à du vin comm' deux gouttes d'eau…
La Jeanne, la Jeanne,
On la pai' quand on peut des prix mirobolants :
Un baiser sur son front ou sur ses cheveux blancs
Un semblant d'accord de guitare
L'adresse d'un chat échaudé
Ou d'un chien tout crotté comm' pourboire…
La Jeanne, la Jeanne,
Dans ses rose’ et ses choux n'a pas trouvé d'enfant,
Qu'on aime et qu'on défend contre les quatre vents,
Et qu'on accroche à son corsage,
Et qu'on arrose avec son lait…
D'autres qu'elle en seraient tout' chagrines…



Mais Jeanne, la Jeanne,
Ne s'en souci’ pas plus que de colin-tampon
Etre mère de trois poulpiquets, à quoi bon !
Quand elle est mère universelle,
Quand tous les enfants de la terre,
De la mer et du ciel sont à elle…

vendredi 10 juin 2016

Il suffit de passer le pont

Dis, tu nous en pousse une petite, Georges ?

Il suffit de passer le pont,
C'est tout de suite l'aventure!
Laisse-moi tenir ton jupon,
J't'emmèn' visiter la nature!
L'herbe est douce à Pâques fleuri's...
Jetons mes sabots, tes galoches,
Et, légers comme des cabris,
Courons après les sons de cloches!
Din din don! les matines sonnent
En l'honneur de notre bonheur,
Ding ding dong! faut l'dire à personne:
J'ai graissé la patte au sonneur.
 
Laisse-moi tenir ton jupon,
Courons, guilleret, guillerette,
Il suffit de passer le pont,
Et c'est le royaum' des fleurettes...
Entre tout's les bell's que voici,
Je devin' cell' que tu préfères...
C'est pas l'coqu'licot, Dieu merci!
Ni l'coucou, mais la primevère.
J'en vois un' blotti' sous les feuilles,
Elle est en velours comm' tes jou's.
Fais le guet pendant qu'je la cueille:
"Je n'ai jamais aimé que vous!"



Il suffit de trois petits bonds,
C'est tout de suit' la tarantelle,
Laisse-moi tenir ton jupon,
J'saurai ménager tes dentelles...
J'ai graissé la patte au berger
Pour lui fair' jouer une aubade.
Lors, ma mi', sans croire au danger,
Faisons mille et une gambades,
Ton pied frappe et frappe la mousse...
Si l'chardon s'y pique dedans,
Ne pleure pas, ma mi' qui souffre:
Je te l'enlève avec les dents!

On n'a plus rien à se cacher,
On peut s'aimer comm' bon nous semble,
Et tant mieux si c'est un péché:
Nous irons en enfer ensemble!
Il suffit de passer le pont,
Laisse-moi tenir ton jupon!
Il suffit de passer le pont,
Laisse-moi tenir ton jupon!

 



jeudi 9 juin 2016

Hécatombe

Dis donc Georges, tu nous chanterais pas une petite ?


Au marché de Briv'-la-Gaillarde,
A propos de bottes d'oignons,
Quelques douzaines de gaillardes
Se crêpaient un jour le chignon.
A pied, à cheval, en voiture,
Les gendarmes, mal inspirés,
Vinrent pour tenter l'aventure
D'interrompre l'échauffouré'.
Or, sous tous les cieux sans vergogne,
C'est un usag' bien établi,
Dès qu'il s'agit d'rosser les cognes
Tout l'monde se réconcili'.
Ces furi's, perdant tout' mesure,
Se ruèrent sur les guignols,
Et donnèrent, je vous l'assure,
Un spectacle assez croquignole.

En voyant ces braves pandores
Etre à deux doigts de succomber,
Moi, j'bichais, car je les adore
Sous la forme de macchabé's.
De la mansarde où je réside,
J'excitais les farouches bras
Des mégères gendarmicides,
En criant: "Hip, hip, hip, hourra!"

Frénétiqu' l'une d'ell's attache
Le vieux maréchal des logis,
Et lui fait crier: "Mort aux vaches!
Mort aux lois! Vive l'anarchi'!"
Une autre fourre avec rudesse
Le crâne d'un de ces lourdauds
Entre ses gigantesques fesses
Qu'elle serre comme un étau.
La plus grasse de ces femelles,
Ouvrant son corsag' dilaté,
Matraque à grands coups de mamelles
Ceux qui passent à sa porté'.
Ils tombent, tombent, tombent, tombent,
Et, s'lon les avis compétents,
Il paraît que cett' hécatombe
Fut la plus bell' de tous les temps.

Jugeant enfin que leurs victimes
Avaient eu leur content de gnons,
Ces furi's, comme outrage ultime,
En retournant à leurs oignons,
Ces furi's, à peine si j'ose
Le dire, tellement c'est bas,
Leur auraient mêm' coupé les choses:
Par bonheur ils n'en avaient pas!
Leur auraient mêm' coupé les choses:
Par bonheur ils n'en avaient pas!

mercredi 8 juin 2016

Grand-père

Tiens, voilà le Georges ! Tu vas bien nous chanter quelque chose ?


Grand-pèr' suivait en chantant
La route qui mène à cent ans.
La mort lui fit, au coin d'un bois,
L'coup du pèr' François.
L'avait donné de son vivant
Tant de bonheur à ses enfants
Qu'on fit, pour lui en savoir gré,
Tout pour l'enterrer.
Et l'on courut à toutes jam-
Bes quérir une bière, mais...
Comme on était légers d'argent,
Le marchand nous reçut à bras fermés.
"Chez l'épicier, pas d'argent, pas d'épices,
Chez la belle Suzon, pas d'argent, pas de cuisse...
Les morts de basse condition,
C'est pas de ma juridiction."

Or, j'avais hérité d'grand-père
Un' pair' de bott's pointu's.
S'il y a des coups d'pied que'que part qui s'perdent,
C'lui-là toucha son but.
C'est depuis ce temps-là que le bon apôtre, (bis)
Ah ! c'est pas joli...
Ah ! c'est pas poli...
A un' fess' qui dit merde à l'autre.
Bon papa,
Ne t'en fais pas :
Nous en viendrons
A bout de tous ces empêcheurs d'enterrer en rond.
Le mieux à faire et le plus court,
Pour qu'l'enterr'ment suivît son cours,
Fut de borner nos prétentions
A un' bièr' d'occasion.

Or, j'avais hérité d'grand-père
Un' pair' de bott's pointu's.
S'il y a des coups d'pied que'que part qui s'perdent,
C'lui-là toucha son but.
C'est depuis ce temps-là que le bon apôtre, (bis)
Ah ! c'est pas joli...
Ah ! c'est pas poli...
A un' fess' qui dit merde à l'autre.
Bon papa,
Ne t'en fais pas :
Nous en viendrons
A bout de tous ces empêcheurs d'enterrer en rond.
Le mieux à faire et le plus court,
Pour qu'l'enterr'ment suivît son cours,
Fut de borner nos prétentions
A un' bièr' d'occasion.
Les morts de basse condition,
C'est pas de ma juridiction."



Ma bott' partit, mais je m’ refuse
De dir' vers quel endroit,
Ça rendrait les dames confuses
Et je n'en ai pas le droit.
C'est depuis ce temps-là que le bon apôtre, (bis)
Ah ! c'est pas joli...
Ah ! c'est pas poli...
A un' fess' qui dit merde à l'autre.
Bon papa,
Ne t'en fais pas :
Nous en viendrons
A bout de tous ces empêcheurs d'enterrer en rond.
Le mieux à faire et le plus court,
Pour qu'l'enterr'ment suivît son cours,
Fut de porter sur notre dos
L'funèbre fardeau.

S'il eût pu revivre un instant,
Grand-père aurait été content
D'aller à sa dernièr' demeur'
Comme un empereur.
Et l'on courut à toutes jam-
Bes quérir un goupillon, mais...
Comme on était légers d'argent,
Le marchand nous reçut à bras fermés.
"Chez l'épicier, pas d'argent, pas d'épices,
Chez la belle Suzon, pas d'argent, pas de cuisse...
Les morts de basse condition,
C'est pas de ma bénédiction."

Avant même que le vicaire
Ait pu lâcher un cri,
J'lui bottai l'cul au nom du Pèr',
Du Fils et du Saint-Esprit.
C'est depuis ce temps-là que le bon apôtre, (bis)
Ah ! c'est pas joli...
Ah ! c'est pas poli...
A un' fess' qui dit merde à l'autre.
Bon papa,
Ne t'en fais pas :
Nous en viendrons
A bout de tous ces empêcheurs d'enterrer en rond. (bis)

mardi 7 juin 2016

Fille à cent sous (La ) (bis)

Cette pauvre Ninon avait un prénom pré-destiné : rappelons la célèbre courtisane Ninon de Lenclos et son salon :


Fille a cent sous (La)

Tiens, voilà le Georges qui va chanter...


Du temps que je vivais dans le troisièm' dessous,
Ivrogne, immonde, infâme,
Un plus soûlaud que moi, contre un' pièc' de cent sous,
M'avait vendu sa femme.
Quand je l'eus mise au lit, quand j'voulus l'étrenner,
Quand j'fis voler sa jupe,
Il m'apparut alors qu'j'avais été berné
Dans un marché de dupe.
"Remball' tes os, ma mie, et garde tes appas,
Tu es bien trop maigrelette,
Je suis un bon vivant, ça n'me concerne pas
D'étreindre des squelettes.
Retourne à ton mari, qu'il garde les cent sous,
J'n'en fais pas une affaire."
Mais ell' me répondit, le regard en dessous :
"C'est vous que je préfère...

J'suis pas bien gross', fit-ell', d'une voix qui se nou’,
Mais ce n'est pas ma faute..."
Alors, moi, tout ému, j'la pris sur mes genoux
Pour lui compter les côtes.
"Toi qu'j'ai payé’ cent sous
, dis-moi quel est ton nom,
Ton p'tit nom de baptême ?
- Je m'appelle Ninette. - Eh bien, pauvre Ninon,
Console-toi, je t'aime."
Et ce brave sac d'os dont j'n'avais pas voulu,
Même pour une thune,
M'est entré dans le coeur et n'en sortirait plus
Pour toute une fortune.
Du temps que je vivais dans le troisièm' dessous,
Ivrogne, immonde, infâme,
Un plus soûlaud que moi, contre un' pièc' de cent sous,
M'avait vendu sa femme.


lundi 6 juin 2016

Epave (L') (bis)

C'est un constat et une constante dans toutes les généalogies, on parle vin, bouteilles, ivrogne...
ou frippe-douzi comme Stéphanie.
Voyez les photos de Maïwen , ou lisez les souvenirs d'Elodie ou encore le constat d'Elodie .
.
Il ne manque pas de carte postale ancienne où l'on peut voir que dans le plus petit village de
France, on trouve immanquablement un bistrot, un troquet, un bar...en face de l'église très souvent ou près de la gare quand il y en a une !


Epave (L')

Finis ton verre Georges et viens chanter...


J'en appelle à Bacchus ! A Bacchus j'en appelle !
Le tavernier du coin vient d'me la bailler belle.
De son établiss'ment j'étais l'meilleur pilier.
Quand j'eus bu tous mes sous, il me mit à la porte
En disant : " Les poivrots, le diable les emporte ! "
Ça n'fait rien, il y a des bistrots bien singuliers...

Un certain va-nu-pieds qui passe et me trouve ivre
Mort, croyant tout de bon que j'ai cessé de vivre
(Vous auriez fait pareil), s'en prit à mes souliers.
Pauvre homme ! vu l'état piteux de mes godasses,
Je dout' qu'il trouve avec son chemin de Damas-se.
Ça n'fait rien, il y a des passants bien singuliers...

Un étudiant miteux s'en prit à ma liquette
Qui, à la faveur d'la nuit lui avait paru coquette,
Mais en plein jour ses yeux ont dû se dessiller.
Je l'plains de tout mon coeur, pauvre enfant, s'il l'a mise,
Vu que, d'un homme heureux, c'était loin d'êtr' la ch'mise.
Ça n'fait rien, y a des étudiants bien singuliers...

La femm' d'un ouvrier s'en prit à ma culotte.
" Pas ça, madam', pas ça, mille et un coups de bottes
Ont tant usé le fond que, si vous essayiez
D'la mettre à votr' mari, bientôt, je vous en fiche
Mon billet, il aurait du verglas sur les miches. "
Ça n'fait rien, il y a des ménages bien singuliers...


Et j'étais là, tout nu, sur le bord du trottoir-e
Exhibant, malgré moi, mes humbles génitoires.
Une petit' vertu rentrant de travailler,
Elle qui, chaque soir, en voyait un' douzaine,
Courut dire aux agents : " J'ai vu que'qu' chos' d'obscène ! "
Ça n'fait rien, il y a des tapins bien singuliers...


Le r'présentant d'la loi vint, d'un pas débonnaire.
Sitôt qu'il m'aperçut il s'écria : " Tonnerre !
On est en plein hiver et si vous vous geliez ! "
Et de peur que j'n'attrape une fluxion d'poitrine,
Le bougre, il me couvrit avec sa pèlerine.
Ça n'fait rien, il y a des flics bien singuliers...

Et depuis ce jour-là, moi, le fier, le bravache,
Moi, dont le cri de guerr' fut toujours " Mort aux vaches ! "
Plus une seule fois je n'ai pu le brailler.
J'essaye bien encor, mais ma langue honteuse
Retombe lourdement dans ma bouche pâteuse.
Ça n'fait rien, nous vivons un temps bien singulier...