BAYAS
(33) 10 juillet 2014 (Le
Résistant)
L’ancien combattant souffle ses cent bougies
Entouré des ses proches, d’amis, d’anciens combattants,
Fabienne KRIER et les membres du conseil municipal en présence d’Eric de
WISPELAERE, sous-préfet de Libourne, ont rendu un vibrant hommage à Hubert
FAURE qui fêtait ses cent printemps.
Né
le 28 mai 1914 à Saint-Astier, Hubert FAURE
a grandi à Neuvic avec sa petite-sœur Anne-Marie. Reçu brillamment au
certificat d’études à l’âge de 12 ans, Hubert sera placé à l’école des Jésuites
de Sarlat où il obtient son Bac avant de travailler chez un notaire
jusqu’en1936.
Comme la guerre arrivait, Hubert s’engage dans la
cavalerie et servira au 20è Dragons à Limoges. En septembre 1939 à la
déclaration de la guerre, nommé maréchal des logis, il rejoindra le centre
mobilisateur de cavalerie à Pontoise où il est affecté au 22è groupe de
reconnaissance de Corps d’Arme en qualité d’adjoint d’un commandant de peloton.
En janvier 1940, Hubert FAURE est promu et prend la tête d’un peloton de 30
hommes. Fait prisonnier à l’été 1940, comme un million et demi de soldats
français, il parvient à s’évader et à rejoindre Neuvic.Affecté au sixième Cuirassier de Limoges, il participera activement à la Résistance à l’occupant en Dordogne. En janvier 1943, après avoir échappé à l’arrestation il partira pour l’Espagne où il est à nouveau fait prisonnier et interné. Nouvelle évasion après 4 mois de détention avec un de ses camarades et il entame une longue et harassante marche, sans ravitaillement, en direction du Portugal. Après avoir pris le train pour Porto puis Lisbonne, fait prisonnier il parvient enfin à rejoindre le Consulat de la France libre à Lisbonne.
Parti par avion pour Londres, Hubert signe en engagement dans les FFL, les Forces françaises libres. Le 6 juin 1944, 150000 hommes dont 600 français débarquent en Normandie. Parmi eux, le 1er BFM, commando KIEFFER du nom de son chef, constitué de 177 commandos. Hubert est parmi eux. Le soir du 6 juin, le commando déplorera 10 morts et 33 blessés. « Le jour ‘J’, nous avons débarqué, dans l’eau, sous le feu nourri des mitrailleuses allemandes sur la plage de Sword. Blessé, malgré des pertes élevées, la mission est réussie. L’action du commando KIEFFER sera immortalisé par le célèbre film américain de 1962 « Le jour le plus long ». La campagne dure 83 jours d’action au contact permanent de l’ennemi », se rappelle l’ancien combattant.
En octobre 1944, blessé à la colonne vertébrale, Hubert mettra un terme à sa carrière militaire en 1945 pour commencer des études supérieures afin de devenir ingénieur en travaux publics.
Après la guerre, Hubert FAURE devient officier de réserve, c’est à ce moment qu’il rencontre chez des amis communs Malyse. De leur union en 1945, naîtra Martine en 1946. C’est dans les années 60 que le couple décide d’acheter une maison à Bayas pour rester près de sa belle famille. « Depuis que l’âge de la retraite a sonné, vous résidez 5 à 6 mois par an sur notre commune. Hubert, vous êtes un grand passionné, même dans les moments difficiles vous avez su tirer le bon pour vous permettre d’avancer. Vous êtes un combattant dans l’âme, un éternel optimiste. Je salue aussi chaleureusement votre épouse Malyse qui est à vos côtés depuis 69 ans. Quel bonheur de vous voir ensemble. Vous êtes un modèle pour nous tous », soulignait Fabienne KRIER, maire de bayas avant de laisser la parole à Marcel BERTHOMÉ. Le maire de St Seurin sur l’Isle, très ému, a évoqué ses années de guerre et de souffrance. Il a lui-même particpé au débarquement de Normandie aux commandes d’un avion de la Royale Air Force. Puis, c’était au tour de Philippe SAPALY, suppléant du député Philippe PLISSON de prendre la parole pour féliciter l’ancien combattant « votre histoire, c’est aussi l’histoire de notre pays », disait-il. Puis, Eric de WISPELAERE, sous-préfet de Libourne, félicitait l’homme et soulignait : « On se sent petit quand on regarde votre histoire, à laquelle j’associerai celle de Marcel BERTHOMÉ. Vous êtes un symbole pour notre grande Nation qui doute trop souvent ».
Le mot de la fin revenait à Hubert FAURE, très ému, il se levait de son fauteuil pour évoquer cette guerre à laquelle il a associé le passé de résistant de Pierre BOUTOULE avant d’écouter les enfants de l’école lui chanter un joyeux anniversaire.
(article
Joël Caurraze)
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