jeudi 14 janvier 2016

6 janvier 1910 Le Petit Journal




UN DRAME AU POSTE


Ruffec, 5 janvier.

Trois chemineaux, de passage à Ruffec, avaient demandé à passer la nuit au poste. On les y autorisa et ils dormaient à poings fermés quand, vers dix heures et demie un quatrième voyageur, lutteur de profession, nommé GUILLAUME, arriva par le train-poste et se rendant directement à la mairie, demanda asile.
On l’installa au poste, dans une cellule voisine de celle occupée par les trois chemineaux, mais dont la porte de communication n’était pas fermée.
Dans la nuit une querelle s’éleva entre GUILLAUME et un des trois hommes. L’un et l’autre étaient pris de boisson. Ils s’invectivèrent, en vinrent aux mains et finalement le lutteur donna un coup de couteau dans le cœur de son antagoniste qui tomba raide mort.
Le tout se passait dans l’obscurité, ce qui ajoutait à l’horreur du drame.
Ce n’est qu’au matin que la police, en venant ouvrir aux étrangers constata le crime.
GUILLAUME, un fort gaillard de 45 à 50 ans, a été aussitôt incarcéré. Quant à sa victime, âgée de 50 ans environ, elle n’a pu être identifiée. C’était un homme infirme d’un bras et d’une jambe.
M. METTAS, procureur de la République, et le juge d’instruction, ont procédé aux premières constatations et ouvert une enquête.

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